« Théories du complot » et enseignement de la pensée critique : tensions entre pièges normatifs et relativistes.

Abstract

Fondée sur une ethnographie menée auprès d’élèves adolescent·e·s concernant leurs représentations des « théories du complot », cette contribution propose une réflexion sur l’enseignement de la pensée critique. D’un côté, les témoignages de certain·e·s élèves témoignent d’une défiance vis-à-vis de l’autorité qui peut se traduire par un excès de relativisme. De l’autre, des institutions proposent des dispositifs didactiques dont le caractère normatif et méthodologiquement défaillant se révèle souvent contre-productif. Nous proposons une approche didactique qui prenne en compte les représentations des élèves et favorise l’apprentissage de la problématisation plutôt que la prescription de démarches technicistes.

Based on an ethnography conducted with teenage students concerning their representations of "conspiracy theories", this contribution proposes a reflection on the teaching of critical thinking. On the one hand, the testimonies of some students testify to a distrust of authority that can translate into an excess of relativism. On the other hand, institutions propose didactic devices whose prescriptive and methodologically flawed character often proves to be counterproductive. We propose a didactic approach that takes into account the students' representations and favors the learning of problematization rather than the prescription of technical approaches.