Une double injonction d’optimisation de soi et de réflexivité pèse sur les enseignant·e·s. Nous nous intéressons dans notre recherche doctorale en cours aux enseignant·e·s qui ont intégré le journal de bord comme ressource (Tschopp, 2019), à ce qui les a conduit·e·s à s’engager dans cette activité d’écriture impliquée comme à ce qui les a fait la maintenir ou la voir évoluer. Nous approchons également les effets de transformation perçus de cette activité, plus spécifiquement sur les effets au niveau du développement professionnel (Marceau, 2021) et du pouvoir d’agir (Clot, 2008 ; Prawat, 1991) tels que ressentis par ces acteur·trice·s. Pour étudier cette activité d’écriture, nos choix méthodologiques et épistémiques nous ont fait solliciter les diaristes-enseignant·e·s pour qu’ils·elles en parlent (entretiens biographiques). Dans ce symposium, nous considérerons les propos de ces six enseignant·e·s diaristes sous l’angle de l’(auto-)évaluation de leur activité comme d’eux·elles-mêmes et de leur émancipation (Eneau, 2017, 2013). Une autre réflexion que nous partagerons relève des potentiels effets d’« évaluation émancipatrice » professionnelle de la recherche elle-même d’une part sur les sujets-enseignant·e·s, le dispositif de recueil de données offre un espace de co-élaboration de sa pensée et de recherche de sens, et d’autre part sur la chercheuse, dans ses doubles identités de chercheuse et de formatrice d’enseignant·e·s.