Résumé
La formation des enseignants d’éducation physique et sportive (EPS) dans le canton de Vaud repose sur trois axes distincts, d’une part des cours théoriques en salle de classe et des séminaires pratiques en salle de sport et d’autre part de la pratique en stage en établissement scolaire. Avec l’apparition de la situation sanitaire inédite, les modalités de formation ont dû être adaptées, rendant plus complexe l’acquisition des gestes professionnels et moins fonctionnelle l’alternance entre la théorie et la pratique, tout en mettant à mal la place du corps dans le cursus. Cet article vise à identifier les enjeux de la formation en didactique de l’EPS, en amont et en aval de la pandémie, à travers notamment le concept d’alternance théorie-pratique et la dimension corporelle du métier.
La méthode a consisté à s’interroger sur les pratiques de formation en EPS de la Haute école pédagogique (HEP) du canton de Vaud à travers les évaluations des modules par les étudiants, en amont (n=142) et en aval (n=77) de la crise sanitaire. Les questionnaires, composés de questions fermées et ouvertes ont été traités de manière mixte. Le constat des étudiants, d’une part sur leur perception de l’alternance théorie-pratique durant leur formation avant et après la pandémie, et d’autre part sur la place du corps dans la formation est présenté, puis discuté.
Sans pointer de différences nettes entre avant et après la pandémie, les résultats montrent que la spécificité de l’EPS et de la formation des étudiants à partir d’expériences corporelles rend la formation en présentiel indispensable (Williams, Martinasek, Carone & Sanders, 2020), qu’il s’agisse de vivre les expériences dans son corps et d’apprendre par le corps, de ressentir des émotions et les mettre au service du développement ou encore de développer des rapports sociaux pour apprendre.