Quelle remédiation à l'anxiété de performance en mathématiques ? Une étude comparant trois situations scénarisées de contextes évaluatifs

Abstract

L’objectif de cette étude est de déterminer si le fait de proposer certaines formes de remédiation lors d’une situation de test permet de limiter le niveau d’anxiété d’évaluation en mathématiques. Dans ce but, 115 étudiant∙es du secondaire, scolarisé∙es dans le canton de Vaud, ont répondu à plusieurs questionnaires leur demandant de s’imaginer dans trois conditions différentes : (1) passation d’un test sommatif sans possibilité de remédiation ; (2) passation d’un test sommatif avec possibilité de réaliser un test de remédiation en cas d’échec et conservation de la meilleure des deux notes et ; (3) passation d’un test sommatif avec possibilité de remédiation, mais seule la dernière des deux notes est prise en compte. Les comparaisons de ces trois conditions à l’aide d’ANOVAs à mesures répétées indiquent que les étudiant∙es rapportent autant d’anxiété lors d’une évaluation sans remédiation que lors d’une évaluation avec remédiation où la dernière des deux notes est gardée. En revanche, les étudiant∙es se disent significativement moins anxieux lorsque seule la meilleure des deux notes est prise en compte. Par ailleurs, le sexe de l’étudiant∙e influe significativement sur les paramètres d’anxiété de telle sorte que la différence entre les conditions semble plus marquée chez les filles que chez les garçons. Ces résultats nous amènent à considérer que le principe du « droit à l’erreur », en substance la possibilité de garder la meilleure des deux tentatives, est potentiellement un système de remédiation efficace pour limiter les effets négatifs de l'anxiété de performance en mathématiques. Les implications pédagogiques sont discutées dans l’interprétation des résultats.

The aim of this study is to determine if certain forms of remediation during a test situation can limit the level of performance anxiety in mathematics. For this purpose, 115 secondary school students in the canton of Vaud answered several questionnaires asking them to imagine themselves in three different scenarios: (1) taking a summative test without the possibility of remediation; (2) taking a summative test with the possibility of doing a remediation test in case of failure with conservation of the best of the two scores and; (3) taking a summative test with the possibility of remediation, but only the last of the two scores is taken into account. Comparisons of these three conditions using repeated measures ANOVAs indicate that students report as much anxiety on a test without remediation as on a test with remediation where only the last score is kept. In contrast, students report significantly less anxiety when only the best performance is considered. Moreover, gender had a significant influence on the parameters of anxiety, so that the difference between the conditions seemed to be more marked for girls than for boys. These results lead us to consider that the principle of "right to error", in essence the possibility of keeping the best of the two scores, is potentially an effective remediation system to limit the negative effects of performance anxiety in mathematics. Pedagogical implications are discussed in the interpretation of the results.