L’éducation inclusive implique l’intervention de divers professionnels, et leur collaboration, pour répondre à la diversité des besoins des élèves. Mais qu’en est-il des besoins des professionnels, pour relever les défis de l’éducation inclusive ? Ces défis sont nombreux et éprouvants, dont voici quelques exemples :
- changement de paradigme, vers une culture inclusive et collaborative ;
- transformation des pratiques (pédagogie différenciée, coenseignement, pédagogie universelle, etc. …) ;
- négociation des rôles et des identités professionnelles dans les espaces intermétiers (Thomazet et Merini, 2014).

Ces défis peuvent affecter le sentiment de compétence, entre autres, des enseignants, qui a été identifié de longue date comme une pierre angulaire du développement inclusif (Rousseau et Bélanger, 2006). En nous appuyant sur une revue de littérature et sur certaines données de nos recherches respectives, nous cherchons à comprendre et identifier :
- les diverses formes de relations entre professionnels pouvant apporter un soutien à leur activité, des dispositifs de supervision aux collaborations formelles et informelles ;
- les types de soutien, en fonction des besoins auxquels ils répondent (affectif, instrumental, réflexif, identitaire…) ;
- les processus permettant que le soutien soit perçu, mobilisé, et que se construisent entre acteurs des relations soutenantes.

Pour éviter l’épuisement des professionnels, tout en affinant l’efficience des pratiques inclusives et collaboratives, ces réflexions peuvent servir de repères dans l’accompagnement des transformations organisationnelles permettant de dépasser une organisation du travail en modèles de service (Trépanier et Paré, 2010), pour aller vers la coconstruction de prestations négociables en fonction des besoins des élèves et des enseignants (Allenbach, Borri-Anadon, Leblanc, Paré, Rebetez et Tremblay, 2016).