L’élève adolescent en situation minoritaire. Le travail identitaire du sujet sur ses référents ethnoculturels.

Abstract

Certaines affirmations identitaires juvéniles dans les quartiers populaires tendent parfois à être interprétées comme un signe de repli ou de refus d’intégration dans la société. Or, le processus de construction identitaire en contexte d’immigration ou en situation minoritaire se distingue par son caractère dialectique et multidimensionnel. L’article analyse comment les élèves de deux établissements scolaires bruxellois mobilisent différents répertoires ethnoculturels et négocient l’incidence de ces référents sur leur identité. Les résultats de cette enquête menée auprès de 21 élèves âgés de 15 à 18 ans mettent en lumière la réflexivité dont ils font preuve. Si le cadre scolaire et le caractère fédérateur ou ségrégatif des catégories sociales et ethnoculturelles circulant dans son enceinte structurent de manière contrastée les identifications des élèves, l’article démontre que ces derniers n’ont pas la volonté de se réfugier dans les référents ethnoculturels de la communauté environnante (celle du quartier, de la communauté religieuse, de la famille) et ont la capacité de raisonner leurs choix et de prendre position.

Identity assertions of students from working-class neighbourhoods tend sometimes to be interpreted as a sign of withdrawal or a difficulty to integrate in the society. But the process of identity construction in the context of immigration or in a minority situation is characterised by its dialectical and multidimensional nature. The article analyses how students from two schools of Brussels mobilise different ethnocultural repertoires and negotiate the impact of these referents on their identity construction. The results of this survey of twenty-one students aged between fifteen and eighteen highlight their reflexive skills. The school setting and the unifying or segregating nature of the social and ethno-cultural categories circulating within the school environment structure the students’ identifications in a contrasting way, however the article shows that these are not necessarily taking refuge in the ethnocultural referents of the surrounding community (the family, the religious community, the suburb environment) and have the capacity to reason out their choices.