Développement de dispositifs d’évaluation de programme : un exercice d’articulation avec de multiples enjeux, défis et acteurs

Abstract

L’objet de cette communication s’inscrit dans le cadre des activités de la filière de formations continues certifiées (conduisant à un diplôme de type CAS, DAS ou MAS) dans une haute école pédagogique suisse francophone. Le dispositif d’évaluation des cursus, ici présenté, intègre les missions de pilotage de la filière qui se doit de garantir sa mise en oeuvre et son articulation avec les dispositifs d’assurance de la qualité au niveau institutionnel.

Dans cette communication, nous présenterons les dispositifs et logiques d’évaluation au service de la qualité au sein de notre école répondant à des attentes et demandes d’une pluralité d’acteurs. Cette mobilisation de plusieurs acteurs à différents niveaux représente une voie de promotion de la cohérence de nos offres et une condition pour garantir la « crédibilité du jugement auprès des détenteurs d’enjeux » (Schwandt, 2009 in Hurteau, 2013). Ce jugement permet d’aboutir à des prises de décisions légitimes et concrètes qui vont dans le sens d’apporter des améliorations au cursus évalué. Cette mise en synergie représente toutefois un réel enjeu pour l’accompagnement à la réalisation de l’évaluation.

Partant d’une démarche actuelle de refonte d’un programme de formation pour bibliothécaires scolaires, qui passe par l’évaluation du cursus par et avec différentes parties prenantes, nous soulèverons les enjeux et tensions dérivées (perspectives du programme divergentes, redéfinition du référentiel de compétences, interaction entre regard académique et non-académique, etc.). Il s’agira d’identifier les diverses perceptions, controverses et imbrications, partant des plusieurs points de vue recueillis par des focus groups et des entretiens. Cette réflexion renvoie aux tensions émergentes dans la mobilisation de multiples avis qui sous-entendent différentes conceptions de la qualité (Rosa, Sarrico, & Amaral, 2012; Udam & Heidmets, 2013) mais, qui convergent vers le souhait de renforcer l’amélioration continue du cursus et l’atteinte d’un but commun : le développement du professionnel en exercice (Ketele, 2014).