Gérer son impulsivité pour mieux réussir à l’école : Oui mais quelle(s) dimension(s) de l’impulsivité ?

Abstract

L’impulsivité renvoie à une vaste palette de manifestations souvent problématiques qui sont aujourd’hui distinguées en cinq facettes : l’Urgence Négative et l’Urgence Positive (tendance à ressentir de fortes impulsions dans des conditions, respectivement, d’affects négatifs et positifs), le Manque de Préméditation (tendance à ne pas penser et réfléchir aux conséquences d’un acte avant de s’y engager), le Manque de Persévérance (difficulté à rester concentré sur une tâche ennuyeuse ou difficile), et la Recherche de Sensations (apprécier et rechercher les activités excitantes ou nouvelles, dangereuses ou non). L’impulsivité peut péjorer l’apprentissage, constituer un symptôme prépondérant des troubles de l’attention/hyperactivité ou encore impliquer des comportements liés à des difficultés de gestion de classe ; toutefois aucune étude ne s’est intéressée, à notre connaissance, à ses impacts sur la performance des élèves dans un contexte scolaire ordinaire. Dans ce contexte, pour examiner les relations entre l’impulsivité et la réussite scolaire, 293 élèves de 10 à 12 ans ont répondu à un questionnaire pour évaluer leur impulsivité sur ces cinq facettes avant que leurs enseignants inscrivent leurs moyennes finales. Les résultats indiquent que le manque de persévérance est la dimension de l’impulsivité qui prédit la réussite scolaire, tout en contrôlant les autres dimensions de l’impulsivité, l’âge et le genre des élèves. Par ailleurs, des analyses en cluster révèlent que les performances les plus faibles se retrouvent dans deux groupes aux profils distincts : (1) le groupe qui manque le plus de persévérance et présente des niveaux d’impulsivité élevés sur toutes les dimensions de l’UPPS-P ; (2) le groupe qui présente une impulsivité élevée sauf sur les dimensions Manque de Persévérance et Urgence Positive. Ces résultats suggèrent des pistes d’interventions dans l’optique de favoriser la réussite scolaire en travaillant sur les difficultés cognitives et affectives associées aux différentes facettes de l’impulsivité incriminées.