Face au décalage rencontré entre les genres littéraires abordés dans les gymnases et les pratiques socio-culturelles de la génération Z (séries TV, réseaux sociaux, etc.), l’enseignement de la littérature s’érige plus que jamais en véritable défi (Ouellet, 2016). Les travaux de Boutin (2010, 2012), de Grégoire (2008) et de Lacelle (2012) ont montré que la bande dessinée et le roman graphique permettent de réduire cet écart entre les apprenants et l’objet d’enseignement-apprentissage littéraire, tout en favorisant le développement de la littératie (Boutin, 2010).

A travers la mise en place d’un dispositif didactique, la présente communication vise, d’une part, à aborder le genre de l’autobiographie à partir d’un corpus de romans graphiques, afin d’appuyer certaines pratiques enseignantes au degré post-obligatoire, en montrant notamment leur plus-value pour les apprentissages. D’autre part, la proposition a pour but de situer le roman graphique comme un outil didactique extrêmement riche, qui permet non seulement de mettre en valeur les spécificités narratives du genre autobiographique traditionnel (pacte autobiographique, thématiques traitées, etc.), mais également de développer le sens critique et esthétique des élèves face à une production littéraire métissée – située au croisement de l’art, de la littérature et de la sociologie (Orly, Martin, Mercier & Venayre, 2012). "Oser le roman graphique dans l’enseignement de la littérature au gymnase" : voilà le défi qu’il s’agira de relever…