Enseignant·e·s débutant·e·s : modèle explicatif d’une insertion réussie

Abstract

Depuis le début des années 2000, l’insertion professionnelle des enseignant·e·s est une préoccupation récurrente des recherches menées en sciences de l’éducation dans la plupart des pays occidentaux, notamment en lien avec la perte d’attractivité de la profession et de sa complexification (De Stercke, Braun, Lahaye, & De Lièvre, 2013; Mukamurera, 2011; Müller, Alliata, & Benninghoff, 2009). Dans le contexte suisse, c’est la tertiarisation de la formation à l’enseignement intervenu durant ces années qui a facilité l’émergence de la problématique (Akkari & Solar-Pelletier, 2007). L’enquête INSERCH interroge les diplômé·e·s des diverses institutions de formation un an et trois ans après l’obtention de leur diplôme. Dans le cadre de cette étude nous nous sommes intéressés (1) aux variables de l’enquête qui concernent la satisfaction que les enseignant·e·s ressentent vis-à-vis de divers aspects de leur travail et (2) à leur perception concernant la réussite de leur insertion professionnelle. L'objectif était double. Premièrement, il s'agissait examiner s’il existe des dimensions distinctes dans les différents aspects de la satisfaction des enseignant·e·s vis-à-vis de leur travail. Deuxièmement, nous voulions étudier les liens qu’entretiennent ces différentes dimensions avec le sentiment qu’ont les enseignant·e·s d’avoir réussi leur insertion professionnelle. Les résultats des analyses montrent que les dimensions importantes pour expliquer la réussite de l'insertion professionnelle varient selon le degré d'enseignement (i.e., primaire ou secondaire) mettant en avant des logiques d’insertion qui reflètent la segmentation au sein du corps enseignant. Par ailleurs, la recherche de la qualité de l’emploi (CDI, sécurité de l'emploi) semble un point commun à tous les degrés de formation.