Ces dernières décennies, les bancs de l’école sont traversés par une transposition de nouvelles mesures à caractère gestionnaire (Barroso, 2007), sous l’impulsion du mouvement de la Nouvelle Gestion Publique (Giauque, 2003). Par écho à une approche managériale (Barrère, 2013), on assiste à la progression de nouveaux modes de gouvernance, axée sur la transparence, l’évaluation de résultats et la performance (Broadfoot, 2000; Maroy, 2012; Mons, 2008; Taylor, 2007). En ce sens, les différents professionnels de l’établissement scolaire doivent répondre à des formes soutenues de mobilisation (dynamiques participatives), de reddition de comptes, de responsabilisation et d’autorégulation.

Les instruments de gestion se renforcent dans le fonctionnement des organisations (Moisdon, 1997) et les établissements scolaires n’échappent pas à cette prolifération. Les systèmes de gestion de la qualité (SGQ), en tant qu’outils de gestion qui encadrent le travail, permettent de «prévoir, décider, contrôler » (Moisdon, 1997), étant imprégnés de ces nouveaux modes de gouvernance. En Suisse, on constate que l’institutionnalisation de SGQ s’est entérinée graduellement et de façon systémique dans les écoles de formation professionnelle. Le développement de la qualité est formellement édicté dans les bases réglementaires (art. 8, al. 1, LFPr) et une myriade de labels (ex : EFQM ; ISO ; Q2E ; etc.) sont à « disposition » des établissements.

Ce défi de construction et des changements induits dans le milieu scolaire nous conduit à une question principale : quelles sont les reconfigurations du travail dérivées de cette implantation de SGQ ? Nous sommes ainsi amenées à interroger les relations que les acteurs entretiennent avec l’outil, bien comme les transformations et tensions qui peuvent apparaître dans cette implantation, entre la marge de manœuvre des acteurs scolaires et les régimes de redevabilité qui prévalent au niveau organisationnel et institutionnel.

Notre contribution s’appuie sur le premier stade d’un projet de recherche doctorale et nos propos sont discutés en termes de perspectives de recherche.