Partant du principe que la créativité suppose de générer des idées nouvelles et adaptées (Lubart, 2010), cet article propose de soulever la question suivante au niveau théorique : les connaissances actuelles de la neuropsychologie cognitive et de la psychologie sociocognitive peuvent-elles contribuer à une meilleure compréhension des mécanismes en jeu dans la créativité et ses liens avec l’apprentissage ? Il s’agit d’abord de répertorier les différentes formes d’intrusions spontanées ou involontaires de pensées, images et impulsions (Gay, 2009) pour mieux saisir quelles sont celles qui favorisent et celles qui entravent la créativité. Dans un deuxième temps, nous décrivons un modèle distinguant trois fonctions exécutives spécifiques (Miyake & Friedman, 2012). Selon ce modèle de contrôle des pensées et des comportements, la production de nouvelles idées adaptées dépendrait ainsi de bonnes capacités : 1) d’inhibition, 2) de mise à jour des informations en mémoire de travail et 3) de flexibilité mentale. En permettant notamment d’organiser l’information, de planifier et prioriser ou encore de réguler les émotions, les fonctions exécutives contribuent en outre à la réflexion de ce qu’est un apprentissage créatif (Craft, 2005).