En Suisse romande, différents textes législatifs et recommandations officielles organisent et orientent la prise en compte de l’hétérogénéité des élèves dans leur scolarité (CDIP, COHEP, LEO, LPS, Swissuniversities). Dans ce contexte institutionnel, la HEP Vaud a défini, pour les années 2012-2017, différentes grandes orientations stratégiques dont celle de « Faciliter l’intégration de la diversité des élèves ». Mettant l’accent sur la formation et la recherche, elle vise à développer des compétences professionnelles en vue de favoriser l’intégration des élèves présentant des besoins particuliers ou des élèves issus de différentes cultures et de différents milieux sociaux (Delévaux, 2016). Nous avons voulu interroger les étudiants sur la présence de cette thématique dans leur formation et sur les défis que doivent relever leurs pratiques enseignantes face à l’hétérogénéité accrue des publics scolaires et des problématiques sociales qui l’accompagne (OCDE, 2015). Nous menons une recherche auprès d’étudiants de troisième année de bachelor qui se sont engagés, dès leur entrée à la HEP, dans un projet d’enseignement du français à des migrants en situation irrégulière en Suisse romande. Aussi, cette proposition s’inscrit dans le second axe du congrès intitulé « problématiques éducatives et scolaires liées à l’asile ». La récolte des données est réalisée au moyen d’entretiens individuels et d’un focus groupe avec une dizaine d’étudiants. Trois objectifs ont orienté cette enquête : 1), comprendre comment ces jeunes enseignants conçoivent leur rôle à l’égard des élèves migrants en situation irrégulière, 2) interroger leurs pratiques et les difficultés rencontrées étant donnée le peu d’expérience professionnelle, 3) identifier les apports et les insuffisances de leur formation professionnelle à la HEP et sur leur lieu de stage sur ces questions. La communication prévoit d’associer un des participants de l’enquête à la présentation des résultats.