La question de la participation des enseignants au sein d’un établissement scolaire mérite d’être abordée sans naïveté. Comme l’expose Carrel (2017), le concept de participation peut recouvrir des réalités très différentes, voire se révéler contre-productif si on sollicite les acteurs alors que la décision est déjà prise. Comment alors éviter les fausses promesses, présentes dans tous les milieux, y compris celui de l’école ?
Il est donc important de clarifier ce que signifie cette participation et d’en interroger les implications concrètes. S’agit-il d’échanger entre professionnels de l’établissement ? De travailler en équipe ? D’être consulté en ayant la possibilité de donner son avis lorsqu’une décision est prise ? De décider collectivement à partir d’options déjà définies ? De prendre part à l’orientation des décisions ? Ou d’influencer en amont la construction même des choix à envisager ?
Réfléchir à la participation des enseignants au sein d’un établissement scolaire implique également de s’interroger sur les espaces dans lesquels elle peut ou non s’exercer. Comment se définissent les frontières entre ce qui relève du pédagogique, de l’organisationnel ou encore du politique ? Dans quels lieux la participation est-elle possible ? À qui appartient la salle de classe, la salle des professeurs, le bureau de direction ? Ces espaces sont-ils pensés comme des lieux dans lesquels la participation peut réellement s’exercer ? Ou sont-ils réservés à certaines fonctions ou à certains professionnels ?