Engagement dans l’écriture réflexive: les journaux de bord d’enseignant·es en tant que récits d’apprentissage et outils de professionnalisation
Auteur(s)
Haute École Pédagogique Vaud
Type
Communication orale
Date de publication
2025-10-09
Langue de la référence
Français
Entité HEP
Haute École Pédagogique Vaud
Résumé
Introduction
Les récits de vie sont largement mobilisés en éducation et en formation pour soutenir la réflexivité et la professionnalisation des enseignant·es. Parmi ces pratiques, le journal de bord est souvent prescrit en formation initiale (De Cock, 2007), mais reste peu étudié lorsqu’il est adopté spontanément par des enseignant·es en exercice. Cette communication interroge cette écriture diaire en tant que récit d’apprentissage et levier de développement professionnel.
Méthode
Fondée sur une approche biographique et compréhensive, cette recherche doctorale s’appuie sur un dispositif méthodologique combinant entretiens biographiques (Delory-Momberger, 2014) et d’explicitation (Vermersch, 1994), une articulation relativement inédite dans l’étude de l’engagement dans l’écriture réflexive. Six enseignant·es tenant volontairement un journal ont participé à un premier entretien biographique, retraçant l’histoire de leur engagement dans cette pratique. Un second entretien d’explicitation, centré sur un extrait de leur journal, a permis d’explorer leur rapport à l’écrit en situation et les effets perçus sur leur pratique notamment quant à leur subjectivation (Bourgeois, 2018). L’analyse de contenu (Piret, Nizet & Bourgeois, 1996) et une modélisation des dynamiques d’engagement (Bourgeois, 2013) ont permis d’identifier les leviers et obstacles à cette pratique diaire.
Résultats
L’étude met en évidence trois dynamiques principales :
1. Un ancrage biographique et expérientiel : les enseignant·es ayant une familiarité avec l’écriture réflexive (journal intime, carnets personnels, écriture créative) investissent plus durablement cette activité en contexte professionnel.
2. Des moments de transition et de repositionnement professionnel : l’entrée dans la profession, l’accès à de nouvelles responsabilités (formation, direction, médiation) ou des tensions pédagogiques figurent parmi les déclencheurs de cette pratique. L’écriture permet alors d’accompagner ces temps et ces bifurcations.
3. Un levier d’agentivité et de professionnalisation : en favorisant la réflexivité, la mise à distance, la subjectivation et un bien-être (Tschopp Rywalski, 2024), le journal soutient le pouvoir d’agir (Clot, 2008), notamment lorsqu’il est reconnu et valorisé dans l’espace professionnel.
Discussion et perspectives
En croisant perspectives biographiques et approche de l’explicitation, cette recherche ouvre ainsi des pistes pour comprendre les pratiques professionnelles.
Ces résultats soulignent le potentiel formatif du journal de bord, encore sous-exploité en formation des enseignant·es. Si l’écriture réflexive est encouragée en formation initiale, elle est souvent imposée de manière normée et rarement poursuivie après l’entrée dans la profession. L’absence d’accompagnement dans la formation continue et le manque de reconnaissance institutionnelle limitent son développement comme outil de professionnalisation.
Cette recherche invite à renforcer la place de l’écriture diaire en formation continue. Une intégration plus souple et adaptée aux trajectoires professionnelles permettrait une appropriation plus authentique de cette pratique. Il s’agirait également de reconnaître le journal comme une modalité d’apprentissage autonome et située, en valorisant ses effets sur la subjectivation, de bien-être et la transformation des pratiques.
Enfin, cette étude souligne l’intérêt d’un accompagnement structuré pour maximiser les effets formatifs du journal de bord. Des espaces de partage et de reconnaissance, notamment en communauté de pratique, pourraient favoriser une culture réflexive plus large et consolider cette pratique comme un outil d’apprentissage tout au long de la vie.
Mots-clés : Journal de bord, engagement, formation des enseignant·es, approche biographique, apprentissage situé, subjectivation
Les récits de vie sont largement mobilisés en éducation et en formation pour soutenir la réflexivité et la professionnalisation des enseignant·es. Parmi ces pratiques, le journal de bord est souvent prescrit en formation initiale (De Cock, 2007), mais reste peu étudié lorsqu’il est adopté spontanément par des enseignant·es en exercice. Cette communication interroge cette écriture diaire en tant que récit d’apprentissage et levier de développement professionnel.
Méthode
Fondée sur une approche biographique et compréhensive, cette recherche doctorale s’appuie sur un dispositif méthodologique combinant entretiens biographiques (Delory-Momberger, 2014) et d’explicitation (Vermersch, 1994), une articulation relativement inédite dans l’étude de l’engagement dans l’écriture réflexive. Six enseignant·es tenant volontairement un journal ont participé à un premier entretien biographique, retraçant l’histoire de leur engagement dans cette pratique. Un second entretien d’explicitation, centré sur un extrait de leur journal, a permis d’explorer leur rapport à l’écrit en situation et les effets perçus sur leur pratique notamment quant à leur subjectivation (Bourgeois, 2018). L’analyse de contenu (Piret, Nizet & Bourgeois, 1996) et une modélisation des dynamiques d’engagement (Bourgeois, 2013) ont permis d’identifier les leviers et obstacles à cette pratique diaire.
Résultats
L’étude met en évidence trois dynamiques principales :
1. Un ancrage biographique et expérientiel : les enseignant·es ayant une familiarité avec l’écriture réflexive (journal intime, carnets personnels, écriture créative) investissent plus durablement cette activité en contexte professionnel.
2. Des moments de transition et de repositionnement professionnel : l’entrée dans la profession, l’accès à de nouvelles responsabilités (formation, direction, médiation) ou des tensions pédagogiques figurent parmi les déclencheurs de cette pratique. L’écriture permet alors d’accompagner ces temps et ces bifurcations.
3. Un levier d’agentivité et de professionnalisation : en favorisant la réflexivité, la mise à distance, la subjectivation et un bien-être (Tschopp Rywalski, 2024), le journal soutient le pouvoir d’agir (Clot, 2008), notamment lorsqu’il est reconnu et valorisé dans l’espace professionnel.
Discussion et perspectives
En croisant perspectives biographiques et approche de l’explicitation, cette recherche ouvre ainsi des pistes pour comprendre les pratiques professionnelles.
Ces résultats soulignent le potentiel formatif du journal de bord, encore sous-exploité en formation des enseignant·es. Si l’écriture réflexive est encouragée en formation initiale, elle est souvent imposée de manière normée et rarement poursuivie après l’entrée dans la profession. L’absence d’accompagnement dans la formation continue et le manque de reconnaissance institutionnelle limitent son développement comme outil de professionnalisation.
Cette recherche invite à renforcer la place de l’écriture diaire en formation continue. Une intégration plus souple et adaptée aux trajectoires professionnelles permettrait une appropriation plus authentique de cette pratique. Il s’agirait également de reconnaître le journal comme une modalité d’apprentissage autonome et située, en valorisant ses effets sur la subjectivation, de bien-être et la transformation des pratiques.
Enfin, cette étude souligne l’intérêt d’un accompagnement structuré pour maximiser les effets formatifs du journal de bord. Des espaces de partage et de reconnaissance, notamment en communauté de pratique, pourraient favoriser une culture réflexive plus large et consolider cette pratique comme un outil d’apprentissage tout au long de la vie.
Mots-clés : Journal de bord, engagement, formation des enseignant·es, approche biographique, apprentissage situé, subjectivation
Public(s) cible(s)
Chercheurs
Professionnels du domaine
Commentaire lié à la référence
Communication lors du panel 1 – Pratiques des histoires de vie et apprentissage : contextes institutionnels, formation continue et reconversion professionnelle
Nom de la manifestation
Colloque international Passé, présent et futur des récits de vie dans la recherche en éducation et la formation
Date(s) de la manifestation
9-11 octobre 2025
Organisateur(s) de la manifestation
Université Laval
HEP Vaud
Università Cattolica des Sacro Cuore
Ville de la manifestation
Québec
Pays de la manifestation
Canada
Portée de la manifestation
internationale
Participation sur invitation
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Other documents
Nom
Tschopp 2025 Engagement dans l'écriture réflexive Communication colloque RV QC.pdf
Taille
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Format
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Checksum (MD5)
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