De nombreuses études ont mis en évidence le grand nombre d’abandon de la profession au sein des enseignants notamment en Suisse (Ingersoll, 2001; Stokking et al., 2003). Il apparait donc crucial de comprendre les déterminants des volontés de persévérer dans le métier. La littérature a par ailleurs démontré que les émotions des enseignants étaient notamment liées à leur bien-être et à leur engagement dans le métier (Büssing et al., 2019). Dans cette recherche, nous nous intéressons à la double identité des enseignants (professionnels et étudiants) en formation en Suisse et souhaitons étudier comment les émotions ressenties en classe (dans une posture d’enseignant) mais également en formation (dans une posture d’étudiant) peuvent impacter la volonté de persévérer dans les études et le métier. Nous avons collecté des données auprès de 668 futurs enseignants et leur avons demandé de rapporter les émotions ressenties en contexte d’enseignement ainsi que leur intention de persévérer dans le métier. Les participants ont également rapporté les émotions ressenties en contexte académique et leur intention de persévérer dans leur formation. A l’aide de modèles à équation structurelles, nos résultats suggèrent que l’intensité des émotions négatives ressenties est un facteur de risque pour la persévérance dans le métier mais également dans leur formation. Ces résultats sont discutés à l’aune des précédentes recherches portant sur les émotions des enseignants novices.