La distinction entre le contexte socio-économique de l'école et celui de la famille est nécessaire pour comprendre si l'école renforce les inégalités sociales ou contribue à plus d'équité (Hofflinger, 2020). Dans cette étude, nous questionnons le poids du contexte scolaire et familial, ainsi que celui des dispositions individuelles des élèves sur l’évolution des attentes parentales de réussite durant la transition vers le secondaire. Les attentes parentales sont des médiateurs clés de la relation entre l’origine sociale de l’élève et sa réussite scolaire (Hascoët et al., 2021). Cette étude est réalisée au Chili, un pays marqué par des décennies de politiques éducatives néolibérales fortes induisant une variabilité substantielle des résultats scolaires entre les écoles (Valenzuela, 2014). Dans ce contexte, nous nous attendons à trouver une variabilité importante des attentes parentales en fonction de l’école fréquentée. L'échantillon, 183060 enfants scolarisés en 8ème année (2015) et 10ème année (2017), est tiré d'une base de données secondaires nationale. Une fois contrôlés les principaux facteurs liés aux attentes parentales, comme les performances scolaires des élèves, les modèles multiniveaux testés montrent que la composition de l'école en termes de mixité sociale a un effet sur les attentes parentales au collège comparable à celui des mêmes attentes mesurées à l'école primaire. Plus de 40% de la variance des attentes parentales est expliquée par le fait d’être dans une école ou dans une autre. Les caractéristiques de l'école liées à la classe sociale peuvent donc être considérées comme des déterminants importants dans l'explication des attentes parentales. Cette étude met en évidence un processus d'assimilation, chez les parents, des inégalités sociales dans le contexte scolaire, caractérisé par des effets significatifs des variables de classe sociale au niveau individuel (e.g., niveaux d'éducation et revenus des parents) et au niveau du groupe (composition économique et sociale de l'école).