Développer une pratique “équitable” de la gestion de classe: un défi ou une évidence ?

Abstract

Cette communication a pour objectif de présenter les résultats d’une recherche-action/formation visant le développement d’un climat de classe positif et équitable auprès d’élèves de l’enseignement primaire du canton de Vaud (Suisse). Le climat scolaire est un des éléments participant de la réussite des élèves (CNESCO, 2016) pouvant répondre ainsi aux enjeux d’inclusivité des publics scolaires vulnérabilisés (Archambault et al. 2019), dans la mesure où il représente un soutien à l’apprentissage mais également à l’expérience de scolarité positive. Néanmoins, l’opérationnalisation pédagogique de ce dernier reste très discret dans les plans d'études et il revient aux enseignant-es de pouvoir trouver les clés d’accès à sa mise en pratique. Dans les variétés des pratiques qui le constituent, cette recherche porte précisément sur l’enseignement- apprentissage des compétences sociales chez les élèves, présentes dans le Plan d’études romand (PER) en tant que “capacités transversales”, du degré primaire (cycle 2, 5-8H). Pendant 18 mois, deux enseignants ont donc été accompagnés par un dispositif de recherche-action/formation (Guay & Prud’homme, 2011). L’enseignement-apprentissage des compétences sociales s’est organisé sur quatre séquences pédagogiques d’environ 6-8 périodes chacune. Des mesures du climat de classe (Janosz et al., 2007) et de l’équité des statuts (Cohen & Lotan, 1995), ainsi que des focus-group avec les élèves ont été réalisés, afin de soutenir les enseignants dans la démarche de développement professionnel. Cette dernière a été documentée à travers une démarche qualitative interprétative regroupant l’analyse de 20 entretiens semi-directifs. Les premiers résultats montrent, de manière générale, la façon dont le cadre structurel de travail influence la perception de la légitimité de l’action pédagogique. Les discours enseignants donnent également à voir deux postures professionnelles distinctes, relatives tout d’abord au degré de reconnaissance de la problématique de l’équité, en tant que dimension constitutive de la gestion de classe, ainsi qu’à sa faisabilité en termes de traduction pédagogique.