Les référentiels qui guident l’évaluation de la compétence à enseigner en formation initiale font l’objet d’une réappropriation successive par les différents acteurs concernés. Par ce biais, la référence est reconstruite au fur et à mesure qu’elle se rapproche des évaluateurs qui sont eux engagés dans l’évaluation effective des pratiques (André & Zinguinian, 2013). En ce qui concerne le canton (Suisse) qui intéresse le propos de cette étude, la référence établie au niveau national a été renormalisée au niveau régional par la Haute école pédagogique lors de l’élaboration du référentiel de compétences actuellement en vigueur dans ce canton. Cette institution a, par la suite, retravaillé le référentiel lorsqu’il s’est agi d’élaborer les documents d’évaluation de la compétence à enseigner lors des stages. Enfin, au niveau de l’évaluateur, cette référence est interprétée et reconstruite.
Mais finalement, quel travail de reconstruction de la référence, les évaluateurs effectuent-ils au moment de l’évaluation effective des pratiques des futurs enseignants ? Et qu’est-ce qui est produit socialement lors de la référentialisation de ces pratiques ?