Cette communication s’intéresse à la place du corps dans une situation d’apprentissage autorégulé dans le domaine du rythme. Premièrement, nous empruntons certains aspects théoriques de l’autorégulation et de l’apprentissage autorégulé (Zimmerman, 2008 ; Cosnefroy, 2011). Deuxièmement, nous nous inspirons des travaux sur les dimensions de l’autorégulation de l’apprentissage musical (McPherson & Zimmerman, 2002) tout en mettant l’accent sur la place des transitions ou des ruptures entre un geste et un autre. Pour cette communication, nous avons l’objectif de mieux comprendre comment un élève peut accéder au savoir rythmique ou à une maîtrise rythmique par sa corporéité lors des exercices en classe. Il s’agit d’identifier les stratégies des élèves pour autoréguler son apprentissage, mais aussi celles de l’enseignant·e pour soutenir ce type d’apprentissage.
Trois enseignantes engagent leur classe dans des exercices de création, de lecture et de reproduction rythmiques. Elles planifient et mettent en œuvre trois leçons pour ces classes du premier cycle primaire, soit en degré 3 ou 4 (élèves de 6-8 ans). Ces leçons ont été enregistrées en vidéo à trois moments différents d’un semestre et visualisées à plusieurs reprises. Nous avons conduit un entretien en autoconfrontation simple (Clot, Faïta, Fernandez & Scheller, 2001) avec chaque enseignante dans le but de co-analyser les extraits choisis. Les thèmes identifiés sont issus des aspects théoriques de l’enseignement apprentissage rythmique toujours en lien avec la place du corps (corporéité) : l’émergence de situations permettant d’observer la manière d’exécution d'un rythme, la compréhension de la notation musicale (McPherson, 1994), une autorégulation de la précision rythmique (McPherson & Renwick, 2001) voire le besoin d’une guidance de la part de l’enseignante (Barry, 1992).
Les résultats montrent la difficulté d’apporter une amélioration de la précision de lecture ou d’exécution rythmique de la part de l’élève quand ce dernier n’a pas l’appui d’une ressource concrète. Il semble difficile pour les élèves de montrer un apprentissage rythmique autorégulé faute de maîtrise des savoirs musicaux en jeu. Un fort besoin d’être structuré∙e∙s par leur enseignante a été observé. Après une restitution des savoirs professionnels issus des résultats de cette recherche, les auteur·e·s proposeront une réflexion sur les modalités de communication pour tisser des liens entre la recherche, la formation et le terrain professionnel