Notre recherche s’inscrit dans le contexte de la formation initiale des enseignant·e·s primaires (les professeur·e·s des écoles en France) à la Haute école pédagogique du canton de Vaud à Lausanne en Suisse. Elle porte sur l’analyse de textes de synthèse, sorte de bilans de formation - produits par des étudiant·e·s à la fin de leur cursus dans le cadre des séminaires du module d’intégration. Ceux-ci mobilisent des dispositifs de verbalisation propres à l’écriture réflexive pour solliciter des processus de subjectivation identitaire et favoriser l’articulation d’éléments théoriques et de situations pédagogiques vécues par les stagiaires dans les divers lieux de formation (académique et pratique) dans une dynamique propre à l’alternance.
La verbalisation appréhendée, ici, comme un voyage biographique dans sa « géographie » personnelle représente une occasion de mettre en évidence des processus d’altération dans le sens de transformation de l’identité qui génèrent un effet d’autoaccompagnement ainsi qu’une autoformation à visée émancipatrice.
En considérant « Soi comme un autre » selon Ricoeur (1990), notre propos est d’aborder sa biographie comme une ethnographie de soi selon le procédé du décentrement sur son parcours de formation et de la mise en perspective d’expériences marquantes. Il s’agit de trouver de l’altérité au cœur de soi-même afin de s’orienter dans son cheminement professionnel.