Prenant racine dans le siècle dernier, un mou- vement en faveur de l’intégration des élèves ayant des besoins particuliers dans l’école or- dinaire a pris de l’ampleur ces deux dernières décennies. Porté aussi bien par des résolutions internationales que des législations nationales et cantonales, cette intégration est en passe de devenir une réalité pour de plus en plus d’en- seignant-e-s. En effet, l’Accord intercantonal sur la collaboration dans le domaine de la pédagogie spécialisée (Accord intercantonal, 2007) stipule que les cantons s’engagent à promou- voir l’intégration des enfants et des jeunes handicapés dans l’école ordinaire, les solu- tions intégratives étant préférées aux solutions séparatives. Cette orientation découle de la Constitution fédérale (1999) et de la Loi fédé- rale sur l’élimination des inégalités frappant les personnes handicapées (LHand, 2002).
Cependant, plus ces élèves avancent dans leur scolarité, moins leur intégration en classe ordinaire semble possible, voire légitime, aux yeux des enseignant-e-s. Les ambitions inté- gratives que semblent poursuivre les autori- tés scolaires cantonales ne devraient donc pas s’arrêter en cours de scolarité d’un enfant ou d’un jeune, mais se poursuivre tout au long de sa formation (Ramel, 2016).