Cette contribution porte sur une situation didactique où l’album de littérature enfantine est utilisé auprès d’enfants de quatre ans en début d’année scolaire dans le but de les faire passer d’une compréhension du récit tirée des images à une compréhension tirée du texte et à une prise de conscience de ses unités langagières plus petites. Une analyse des propriétés de l’album en terme de composantes du savoir potentiellement offertes du livre utilisé est suivie de l’analyse du déroulement effectif d’une séance de Lecture interactive, où une enseignante lit l’album avec ses élèves. L’approche microgénétique didactique guidant cette analyse pointe deux aspects : les composantes du savoir effectivement activées et/ou construites et les ajustements opérés pour créer une zone de compréhension commune entre l’enseignante et les élèves. Les résultats montrent que l’album choisi permet effectivement de faire émerger un travail sur l’écrit scriptural et que, lors du déroulement effectif de la Lecture interactive, un va-et-vient entre l’image et le texte aboutit à une compréhension du récit renforcée par un intérêt pour les unités langagières plus petites. Enfin, une zone de compréhension commune prend différentes formes entre le début et la fin de la séance.